mercredi 24 janvier 2007

Rions un peu...

Campagne présidentielle : premières affiches, premiers slogans

Ca y est ! Avec la désignation de Nicolas Sarkozy, les principaux candidats sont dans les starting blocks. Le site de l'Express consacre un diaporama à leurs premières affiches et leurs premiers slogans.
Une petite revue de ce qui nous attend.
Pas de surprise du côté de l'affiche du candidat de l'UMP, dévoilée dimanche dernier porte de Versailles : une référence à gauche pour "recentrer" le candidat. Un mix habile de la force tranquille, version 1981 mais sans clocher et du "tout est possible" du PS version 1973.

Ségolène "pour que ça change fort" n'essaierait-elle pas à l'inverse de "piquer" à Nicolas le thème de la rupture ?... Cela nous promet de jolis pas de deux !

Pour le reste, on remarquera la tentative du FN de séduire un électorat de banlieue d'origine étrangère : une jeunne fille noire renvoie dos à dos la droite et la gauche dans l'échec, tout en restant sur les thèmes classiques (nationalité, ascenceur social, assimilation...).

Un peu de fantaisie avec l'affiche de l'architecte-"citoyen" Roland Castro, ancien conseiller de François Mitterrand qui défend "les utopies concrètes" et propose notamment de supprimer l'ENA, un smic égal au double des minimas sociaux et une réforme de la fonction présidentielle.

Enfin respect et écoute au menu de François Bayrou qui doit tracer son sillon entre les deux poids lourds de la campagne. Un petit air de "présider autrement" qui a si peu réussi à Lionel Jospin il y a 5 ans ?

Québec : Ségolène dans la continuité de la diplomatie française...

"Je n'ai fait preuve ni d'ingérence ni d'indifférence. Ce que j'ai dit, ce que je confirme, c'est que comme dans toute démocratie le peuple qui vote est souverain et libre. Et donc les Québécois décideront librement de leur destin le moment venu s'ils en sont saisis", a répliqué Ségolène Royal au Premier ministre canadien, qui l'a accusée d'ingérence dans la question de l'indépendance du Québec.

Pas de quoi en faire une affaire. Pas de gaffe à l'horizon. Ségolène est restée dans la droite ligne de la politique québécoise des héritiers du général de Gaulle après son retentissant "Vive le Québec libre !"

Pour bien connaître la question québécoise, puisque j'ai été durant quatre ans directeur des relations extérieures de l'OFQJ, je mesure à quel point cette position est prudente. De fait, face aux défis de nos déficits et de notre dette, le Canada fait office d'exemple à suivre à bien des égards. La politique de Jean Chrétien, très critiquée par les souverainistes, a porter ses fruits et l'économie canadienne respire. Cela aurait-il été possible avec un Québec en dehors du Canada, si le résultat du référendum de 1995 avait été différent ? Et si la majorité est la majorité, qu'aurait valu une victoire à 50,1 % ? Enfin, en ce début de XXIème siècle, pourrait-on à la fois encourager l'indépendance du Québec fondée sur une identitée culturelle et linguistique et continuer, en même temps, à construire une Europe à 27 avec presque autant de langues et de cultures différentes ?

Alors oui, plus que jamais, reconnaissons aux Québécois le libre choix démocratique de leur destin et concentrons nous sur nos défis pour offrir à la France une place de choix dans la mondialisation.

lundi 22 janvier 2007

Hommage à l'Abbé Pierre

J'aurais aimé entamer ce blog par une info plus réjouissante. Mais comment oublier, au moment où j'écris ces lignes, la disparition, tôt dans la matiné, de celui qui a incarné la lutte contre la pauvreté, pour la dignité de l'être humain. Comment ne pas avoir envie de dénoncer, alors que le débat s'engage pour nos choix pour les cinq ans à venir, l'incapacité des dirigeants, de droite comme de gauche, qui nous gouvernent depuis plus de 30 ans à endiguer cette pauvreté.

La génération Mitterrand a assisté à la naissance des "nouveaux pauvres". Celle qui, à sa suite, a mis tous ses espoirs dans la réduction de la "fracture sociale" en 1995, ne peut que sentir ce soir qu'un sentiment de tromperie, de duperie et de désillusion. Sentiment de rejet, qui ne peut que se renforcer, lorsqu'on voit un président Chirac, soucieux de soigner sa sortie, proposer d'introduire, à la va-vite, un droit au logement opposable. Au nom de quelle urgence ? Celle qui l'a poussé à attendre douze ans pour tenir une promesse de 1995 ?

Comment ne pas craindre le pire, face aux discours résignés, parfois emprunts de générosité qui n'ouvrent comme perspective que de partager la pénurie, au nom de multiples solidarités : sociale, intergénérationnelle, territoriale... ?

Et si la solution était plutôt de s'enrichir tous ensemble ? Et si le véritable défi à porter à nos candidats était tout simplement d'érradiquer la pauvreté, par l'élévation de notre niveau de vie à tous et non par sa banalisation. Quel message d'espoir ce serait ! Quelle motivation pour retrousser nos manches.

C'est avec une pensée émue à la mémoire de l'Abbé Pierre que, me vient ce rêve. Et si tout ça devenait possible, ne serait-ce pas le plus bel hommâge à lui rendre ?